L'an dernier, on l'avait juré craché, ce coup ci, on irait se faire voir chez les Birmans. Comme prévu, nous sommes donc partis fin janvier vers le camp de base de Bangkok, chez l'ami Francis Deron. L'agence de voyages la plus proche nous a tout de suite expliqué que la Birmanie (Myanmar pour les branchés), c'était sans problèmes. A condition de prendre un délai minimum de cinq jours pour les visas, et puis qu'on pourrait voir ensuite pour les billets d'avion. Il n'a donc pas fallu longtemps pour comprendre que la Birmanie, ce serait pour le coup d'après.
Il y a, heureusement, des pays plus cools, vers lesquels on peut, moyennant une modeste contribution aux oeuvres de corruption nationale, se diriger sans préavis. Le Cambodge est particulièrement bien placé au hit pourris. On avait aussi juré d'y aller un jour, sur les traces de Sophie, qui essaya d'y faire oeuvre utile et y découvrit au passage certaines réalités des ONG et de l'humanitaire pour bobos. Un petit coup d'avion et nous voici arrivés à Phnom Penh, superbe aéroport entièrement financé par de généreux donateurs. Où les naïfs découvrent que se rendre au centre ville ou à 200 km dans la pampa est facturé au même prix (en dollars) par les taxis locaux. Comme nous n'avions, fidèles à nos habitudes de djeunz, rien verrouillé, nous avons choisi l'option « direct Kompong Cham ». Laquelle ville/bourgade fut le théâtre des exploits de Martine Sophie ambulancière, Martine Sophie infirmière, Martine Sophie jenpassetdesmeilleures. Arrivée sur place, bel hôtel sur les bords du Mékong, tarifs rigolos, architecture stalinienne. Accueil hyper sympa par les représentants locaux des Missions étrangères de Paris, par l'ONG qui avait utilisé Sophie et plein de gens qui semblent avoir conservé d'elle un excellent souvenir. Et découverte (sur des sièges arrières de mobylettes pourries ou dans un moto taxi branlant) d'un Cambodge peu touristé et pas trop pollué par les « humanitaires », même si la monnaie de base y est aussi le dollar US. Bien le contraire de Phnom Penh où nous étions ensuite. Il se déroule dans cette capitale une compétition intéressante entre les ONG et les services officiels. Les premières sont financées par des dons (d'occidentaux naïfs), les secondes par des contributions forcées (d'occidentaux naïfs). Le tout sert à financer le concours du plus gros 4x4. Avec le plus d'antennes possible, mieux que les avions de guerre électronique de l'Armée de l'Air. Ceux des ONG servent à trimballer les humanitaires professionnels (Ministères le matin, restos à midi, boîtes le soir), alors que ceux des différents ministères cambodgiens servent à emmener dans les écoles occidentales les enfants des dirigeants locaux.
Sinon, Bangkok est toujours aussi sympa et il y a, à quelques heures de route, autre chose que Pattaya et ses bordels. De belles plages, avec des hôtels qui n'appartiennent pas à des chaînes internationales, où l'on se sent bien sans faire partie d'un troupeau. Pour nous, ce fut cette année Cha Am, où il y a beaucoup plus de Thaïs (en famille) que d'étrangers.
C'est pas tout, il n'y a pas que les escales exotiques. Juste pour dire que nous avons passé en 2008, comme les années précédentes, un sacré bon bout de temps à Playa. Avec un petit gros plus : l'air conditionné/pompe à chaleur installé depuis un an. Si nous hésitons toujours à rafraîchir, le chauffage par ce moyen est une petite merveille. Testé avec un coup de froid au début de l'hiver: rien à redire. Après les quelques aménagements apportés dans la cuisine, il n'y a, pour le moment, pas beaucoup de possibilités d'améliorations. Mais je trouverai.
La case de Gigean, elle aussi, a profité d'une petite verve travailleuse. La piscine semble être devenue étanche, grâce à un revêtement kivabien, et elle a été entourées d'un plancher en faux bois tropical. Le revêtement, c'est pas moi qui l'ai fait. Par contre, le plancher est de ma construction. Il est aussi rappelé que nous adorons accueillir amis et parents dans cette maison. Les capacités de réception ont d'ailleurs été encore accrues par quelques menus travaux d'isolation dans la grande chambre du bas. Nous avons ainsi beaucoup aimé prêter les lieux à Caroline, une des quatre diaboliques qui formaient la chambrée de Sophie au Collège militaire, pour y devenir officiellement trentenaire. D'après ce que nous avons compris, Sophie devrait aussi y célébrer son passage à la trentaine en 2009.
Côté
boulot, l'année fut calme. Peu de production, pas mal d'interviews.
Les festivités de Noël se déroulaient, cette année, à la maison. C'était d'autant plus grande fête que, pour la première fois, Luc et Catherine nous amenaient Pauline le WE précédent et nous la laissaient, pour nous tous seuls. Nous avons donc fait les grand parents gâteux de manière normale et parfaitement assumée pendant deux jours. Malgré de petits soucis de zona qui ont un peu gâché la fin de l'année pour Françoise. Ce fut quand même une belle fiesta, pleine d'excès alimentaires et de papiers cadeaux.
Et puis, l'année prochaine, c'est déjà aujourd'hui et on repart en Asie un jour prochain.